01 December 2007

Zazie sulla Torre Eiffel


- Dite-moi, demanda Zazie sans bouger, pourquoi que vous êtes pas marié?
- C'est la vie.
- Pourquoi que vous vous mariez pas?
- J'ai trouvéé personne qui me plaise.
Zazie siffle d'admiration
- Vzêtes rien snob, qu'elle dit.
- C'est comme ça. Mais dis-moi toi quand tu seras grande, tu crois qu'il y aura tellement d'hommes que tu voudrais épouser?
- Minute, dit Zazie, de quoi qu'on cause? D'hommes ou de femmes?
- S'agit de femmes pour moi, et de hommes pour toi.
- C'est pas comparable, dit Zazie.
- T'as pas tort.
- Vzêtes marant vous, dit Zazie. Vous savez jamais trop ce que vous pensez. Ça doit être épuisant. C'est pour çà que vous prenez si souvent l'air sérieux?
Charles daigne sourire.
- Et moi, dit Zazie, je vous plairais?
- T'es que une môme.
- Ya de filles que se marient à quinze ans, à quatorze même. Y a des hommes qu'aiment ça.
- Alors? Moi? je te plairais?
- Bien sur que non, répondit Zazie avec simplicité
Après avoir dégusté cette vérité première, Charles reprit la parole en ces termes:
- Tu as de drôles d'idées, tu sais, pour ton âge.
- Ça c'est vrai, je me demande même où je vais les chercher.
- C'est pas moi qui pourrais te le dire.
- Pourquoi qu'on dit des choses et pas d'autre?
- Si on disait pas ce qu'on a à dire, on se ferait pas comprendre .
- Et vous, vous dites toujours ce que vous avez à dire pour vous faire comprendre?
- (geste)
- Mais répondez moi donc!
- Tu me fatigues les méninges. C'est pas des questions tous ça.
- Si, c'est des questions. Seulement c'est des questions auxquelles vous savez pas répondre.
- Je crois que je ne suis pas encore prêt à me marier, dit Charles pensivement.
- Oh! vous savez, dit Zazie, toutes les femmes posent pas des questions comme moi.
- Toutes les femmes, voyez-vous ça, toutes les femmes. Mais tu n'es qu'une mouflette.
- Oh! pardon, je suis formée.
- Ça va. Pas d'indécences.
- Ça n'a rien d'indécent. C'est la vie.
- Elle est propre, la vie.
Il se tirait sur la moustache en biglant, morose, de nouveau le Sacré-Cœur.
- La vie, dit Zazie, vous devez la connaître. Parait que dans votre métier on en voit de drôles.
- Où t'as été chercher ça?
- Je l'ai lu dans le Sanctimontronais du dimanche, un canard à la page même pour la province où ya des amours célèbres, l'astrologie et tout, eh bien on disait que les chauffeurs de taxi izan voyaient sous tous les aspects et dans tous les genres, de la sessualité. A commencer par les clientes qui veulent payer en nature. Ça vous est arrivé souvent?
- Oh! ça va ça va.
- C'est tout ce que vous savez dire: «Ça va ça va». Vous devez être un refoulé.
- Ce qu'elle est emmerdante.
- Allez, râlez pas, racontez-moi plutôt vos complexes.
- Qu'est-ce qu'il faut pas entendre.
- Les femmes ça vous fait peur, hein?
- Moi je redescends. Parce que j'ai le vertige. Pas devant ça (geste). Mais devant une mouflette comme toi.

Raymond Queneau, Zazie dans le métro.


Omaggio alla Zazie in Nuova Zelanda. Che voglio ringraziare.
Letto in due fiati tra aereo per e da New York e ultimo, lungo, tratto in metropolitana per l'aereoporto. (Sor)riso molto.

2 comments:

  1. Grazie mille per l'omaggio Squa, molto molto apprezzato. E sono contenta che Zazie ti abbia fatto sorridere durante il viaggio!
    La vie, dit Zazie, vous devez la connaître. :-)

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  2. moi aussi...je voudrais connaitre la vie de Zazie !!! j'ai adorée ce post!!!

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Io lo so cosa stai pensando.
Lo scrivo, non lo scrivo, quasi quasi lo scrivo. Ma no dai...
E' lo stesso che penso anche io quasi ogni volta.
Ma tu prova, prova a lasciare una traccia.
Non sarà invano.

Prova pro-pro-prova